Pensée

« Côté cœur, Côté rue ».

Côté rue la vie va et vient. Elle est aussi la vie des autres mais elle est aussi la mienne. Elle s’édifie, s’invente, s’épuise dans la succession des jours. Parfois il pleut dans la rue. Il pleut de la violence, de la tristesse, il pleut de vraies larmes. Notre vie a ici sa place à tenir, sa lutte à mener et parfois il n’existe plus de place pour la libre méditation de l’esprit. Mais le côté rue a aussi ses charmes, ses rencontres, ses sourires, sa grandeur, ses chansons, ses amours.

La rue est à tout le monde.

Côté rue, je suis à tout le monde. Je vois et je suis vu. Je dois apprendre à vivre côté rue : c’est aussi cela l’incarnation, le poids humain de l’existence. C’est un honneur que de vivre près de mes compagnons de route. Mais à trop demeurer côté rue… peut-être devient-on façade…

Mais il y a le côté cœur, le lieu vers lequel on se retourne. De ce côté-là n’est pas davantage le Paradis : de ce côté-là est le Souffle.

Quelqu’un qui nous attend et fait de nous son convive. Là se fait le tri des choses et leur remise en ordre.

Côté cœur il y a un puits large et profond où coule l’Eau Vive. Là s’étanchent nos soifs. Là se font les pénitences et les baptêmes, là se fait la lumière capable d’éclairer le chemin. Ici il faut se reposer de « la rue », se tourner vers l’Unique Visage et recevoir en silence et joie sa Présence.

Sœur Myriam