Billet du 30 mars au 6 avril 2020

Au-dedans de l’Eglise, nous entrons dans la semaine de la Passion. Notre marche de carême approche de sa fin. Bientôt nous entrerons dans la Semaine Unique, celle durant laquelle nous suivrons, pas à pas le Christ en ses derniers instants, en ses derniers combats. Nous serons, comme les disciples, maladroits, infidèles parfois, fervents encore.  Au dehors, avec notre monde, nous entrons plus avant, dans une semaine à hauts risques. Nous savons de plus en plus que cette situation catastrophique est le résultat de nos refus à écouter battre la Vie véritable aux rivages de nos cœurs et de nos intelligences. Et que la mort vient battre aux rivages de nos existences et de notre terre. 

Quelque chose s’achève, dont nous n’avons pas encore la mesure. Pas plus que nous n’avons le moindre pressentiment de ce qui viendra de l’avenir. 

Alors, l’Evangile prend le relai : Quelqu’un est allé jusqu’au bout de nos refus, et en a bu la lie. Auprès de Lui, quelques fidèles effacés prendront le relai. Déposant le corps au creux du rocher, ils permettront que les enfers soient visités. Et le 3° jour la Vie triomphera. 

Mais alors, il ne faudra pas la retenir en des mains égoïstes. Il faudra la répandre, la chanter, la danser, l’offrir en abondance. 

C’est ce que dit la suite du chemin de Carême dont nous avons lu la première partie la semaine dernière. Puisse-t-il vous accompagner durant ces jours.

… Mais l’amour endormi au fond de l’avenir

ne voulait pas encore qu’on vint pour l’éveiller.

C’est alors que le Visage devint de pierre polie

humble roc dressé sur l’horizon du monde

transparence abandonnée.

Au-dessus de l’Epousée la lampe prenait fin

la lampe de Soleil

tout le Levant du monde

Puis

vint l’heure de la Mère

Puis

celle de l’Ami

et le battement nu des pas qui portent lourd

le fol amour des cieux repose au creux du sol

Mais il y a l’enfer et les prisons profondes

qui espèrent encore

de descente en descente

on revient au grand jour

immense traversée éclatement des rocs

l’ABIME appelait l’abîme

Ainsi…

advient-il qu’en dormant

on dise encore le nom de celui que l’on aime

Il fallut Magdeleine pour être reconnu

celle qui ayan perdu son  tout

n’avait plus qu’un Seigneur

et le perdait en une seconde perte

pleurant de seconds pleurs

Enfin

ce fut entre eux l’ultime connaissance

le premier vrai matin le premier grand aveu

Maintenant…

ne surviendrait rien autre

tout était accompli

une seule chose demeurait à faire

toucher Dieu

ne fut-ce que du bout des doigts

il est encore trop tôt !

Mais l’astre du jour arrivera bientôt au plus haut de sa course

. . .  et Marie Magdeleine se consume en nouvelles

en paroles de feu 

jusqu’au début du Monde

( poème de Sœur Myriam)

Avec vous. 

Sœur Mireille