
Au-dedans de l’Eglise, nous entrons dans la semaine de la Passion. Notre marche de carême approche de sa fin. Bientôt nous entrerons dans la Semaine Unique, celle durant laquelle nous suivrons, pas à pas le Christ en ses derniers instants, en ses derniers combats. Nous serons, comme les disciples, maladroits, infidèles parfois, fervents encore. Au dehors, avec notre monde, nous entrons plus avant, dans une semaine à hauts risques. Nous savons de plus en plus que cette situation catastrophique est le résultat de nos refus à écouter battre la Vie véritable aux rivages de nos cœurs et de nos intelligences. Et que la mort vient battre aux rivages de nos existences et de notre terre.
Quelque chose s’achève, dont nous n’avons pas encore la mesure. Pas plus que nous n’avons le moindre pressentiment de ce qui viendra de l’avenir.
Alors, l’Evangile prend le relai : Quelqu’un est allé jusqu’au bout de nos refus, et en a bu la lie. Auprès de Lui, quelques fidèles effacés prendront le relai. Déposant le corps au creux du rocher, ils permettront que les enfers soient visités. Et le 3° jour la Vie triomphera.
Mais alors, il ne faudra pas la retenir en des mains égoïstes. Il faudra la répandre, la chanter, la danser, l’offrir en abondance.
C’est ce que dit la suite du chemin de Carême dont nous avons lu la première partie la semaine dernière. Puisse-t-il vous accompagner durant ces jours.
… Mais l’amour endormi au fond de l’avenir
ne voulait pas encore qu’on vint pour l’éveiller.
C’est alors que le Visage devint de pierre polie
humble roc dressé sur l’horizon du monde
transparence abandonnée.
Au-dessus de l’Epousée la lampe prenait fin
la lampe de Soleil
tout le Levant du monde
Puis
vint l’heure de la Mère
Puis
celle de l’Ami
et le battement nu des pas qui portent lourd
le fol amour des cieux repose au creux du sol
Mais il y a l’enfer et les prisons profondes
qui espèrent encore
de descente en descente
on revient au grand jour
immense traversée éclatement des rocs
l’ABIME appelait l’abîme
Ainsi…
advient-il qu’en dormant
on dise encore le nom de celui que l’on aime
Il fallut Magdeleine pour être reconnu
celle qui ayan perdu son tout
n’avait plus qu’un Seigneur
et le perdait en une seconde perte
pleurant de seconds pleurs
Enfin
ce fut entre eux l’ultime connaissance
le premier vrai matin le premier grand aveu
Maintenant…
ne surviendrait rien autre
tout était accompli
une seule chose demeurait à faire
toucher Dieu
ne fut-ce que du bout des doigts
il est encore trop tôt !
Mais l’astre du jour arrivera bientôt au plus haut de sa course
. . . et Marie Magdeleine se consume en nouvelles
en paroles de feu
jusqu’au début du Monde
( poème de Sœur Myriam)
Avec vous.
Sœur Mireille