Semaine du 23 au 30 mars 2020
Au cœur de ce temps de confinement, ce temps de retraite intérieure, ce temps de retour sur soi contraint, le carême nous propose une marche qui oriente notre regard et convoque notre foi. Car cette parole est vraie : le Christ monte à Jérusalem et nous entraîne à sa suite.
Lorsque Christ eut tourné son Visage
vers JERUSALEM
un soleil second
illumina la terre
Toute chose avait sa face d’ombre
mais le Visage
tourné vers la nuit de nos nuits
brûlait d’une ténèbre d’or
Résolu
comme la terre
pivotera sur ses bases
au jour des jours
ainsi
du Visage de Dieu
tout entier converti
vers l’Orient du monde
d’une unique attention
tout entier occupé
le Visage immergé dans les pleurs
saluant Jérusalem
comme on salue une épousée…[1]
Ce poème, chemin de carême, entre en résonnance avec notre temps actuel: Quel est ce soleil second qui éclaire notre présent d’une lumière nouvelle, à laquelle il nous faudra apprendre à le déchiffrer ? Ne sommes-nous pas dans ce temps où, d’une certaine manière, la terre bascule sur ses bases, vers un monde de demain qui ne sera plus celui d’hier ? Mais surtout, saurons-nous de foi sûre et humble que le visage du Christ déjà tourné vers cette terre lui est une salutation, un bonjour, une présence en promesse ?
Sœur Mireille
[1] Extrait d’un poème de Sœur Myriam : « Chemin de Carême ».